Entre deux mondes

Entre deux mondes

Toutes ces choses qui ne sont qu'un masque,
Toutes ces paroles vides et creuses
Ces trahisons détruisant nos convictions
Ce monde fade et trop réel
Ces gens dont le venin a un goût de miel
Toutes ces vérités dissimulées
Ces esquives, ces dérivés
Cette sensation de toujours être trompé
Cette impression que la vie nous a roulé

Tout cela , je veux l'oublier
Je ferme les yeux, même si c'est lâche
Et je pars sur mon arche
Je m'envole dans un monde inviolé
Des milliers de sourires
Saluent mon arrivée
Sincères et bienveillants
Ils semblent dire « frères »
De leurs yeux pétillants
Un paradis de verdure
m'ouvre ses bras en grand
les fleurs et les parfums
doux et entêtants
les étoiles si belles
qui me donnent la main
et je voudrais rester
En ce lieu éternel
Ne plus jamais revoir
le monde charnel.

Mais toujours à l'esprit
Je garde ce monde sali
Je pense à tous ces gens
Qui y vivent encore
Ais-je le droit de les laisser là bas
Seuls, tristes et las?
Ais-je le droit de les amener ici,
eux qui ont déjà tant détruit ?
Alors je pense aussi
Au malheur de leur vie
A cette façon absurde de s' autodétruire
A cette humanité inexplicable
qui les pousse à nuire
Et tout à coup je sais que je leur appartiens
Que je sens, moi aussi, cette petite part d'humain
Que je trompe, manipule et blesse les miens
Alors, une larme au coin de l'oeil
Je lève la tête et je vois
Mon paradis autrefois vert
Se flétrir avec effroi
Il grisaille, vacille et meurt.
Je m'accroupis et je pleure.
Ma place n'est pas ici
J'ai souillé cet endroit
Ma place n'est pas là bas
Le monde réel à détruit ce qu'il restait de moi.