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 a la vie, a la mort

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Wensaïlie
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MessageSujet: a la vie, a la mort   a la vie, a la mort Icon_minitimeMer 21 Mai - 19:14

Tous les jours c’était la même chose : à six heures sortir de l’usine courir pour attraper le bus, attendre qu’il ait fait tous les arrêts, descendre.
Aujourd’hui jour comme les autres : smog et gris. Je rentre ma tête dans mon manteau pour éviter que le vent ne brûle plus mes joues. Je salut les deux autres femmes aux machines et je pars en pestant contre le froid. Pour ne pas faire attention au triste paysage, je baisse la tête et pense à ce que je ferais ce soir. Je ferais la même chose que d’habitude.
Des rires me sortent de ma longue litanie. Je tourne la tête à droite, à gauche, à la recherche de leur source. Une bande de gosses, la morve au nez, me passe entre les jambes. Des illegs. Les jeans déchirés, le T-shirt sale et boueux, certes. Mais ils rigolent. Les cheveux sales, les mains crasseuses. Certes. Mais ils sourissent. Je regarde à droite. Il y a toujours un agent au coin de cette rue. Il me tourne le dos. Les enfants disparaissent. Heureusement. Je ne voulais pas les dénoncer. Je continue de marcher. Je souris à l’agent. Innocemment. Innocente. J’ai déjà oublié les enfants. Apparaît dans mon champ de vision la vieille femme. Petite, maigre, les cheveux grisonnants. Tous les jours elle passait là pour promener son petit chien. Petit, maigre, les poils grisonnants. Son manteau est bleu ciel. Même cette couleur paraît fade au milieu du brouillard. Son chien est recouvert d’un petit tissu collé sur son dos. Petit tissu écossais, aux motifs rouges et verts. Mêmes ses couleurs sont tristes au milieu de la grisaille.
Comme d’habitude elle traverse la petite entrée du parking des résidents des immeubles alentours. Devant elle son chien tire la laisse de façon désinvolte. Quels plaisirs a-t-elle à promener son chien ? J’aimerais le savoir.
Je traverse la rue perpendiculaire. Après avoir salué une connaissance je m’assois sur le banc de fer gelé, face à une pub de parfum où une jeune femme pose de façon provocante. Le temps passe. Comme d’habitude. Le brouillard s’épaissit. Je vais pour soupirer mais me retient lorsque j’aperçois le regard insistant d’un policier posé sur moi. Le bus arrive pour me sauver la vie. Je monte dedans. Heureusement demain j’ai mon jour de congé.
Ode à la mort

Deux jours plus tard. Le bus me dépose devant l’arrêt, comme d’habitude.
Je descends et m’arrête, en proie à une vive agitation. Des voitures de polices sont garées un peu partout, en bazar, bloquants les résidents. Un camion du SAMU pousse des rugissements languissants, déchirants mes tympans. Soucieuse j’hésite à continuer. Mais je n’ais plus le choix. Faire demi-tour pourrait paraître un peu suspect. Le visage de marbre je passe au même pas que d’habitude devant toute cette agitation.
Mais, curieuse, je ne peux m’empêcher de tourner la tête. Je vois alors le triste manteau bleu ciel étalé par terre. Couvert de sang. Je détourne le regard. Je croise les yeux d’un jeune journaliste. L’appareil à la main il s’arrête un instant de mitrailler le cadavre de photos pour me regarder. Je fais comme si de rien n’était.
Mon cœur cogne contre ma poitrine comme un marteau. Je ne connaissais pas cette femme. Je la voyais juste traverser cette route tous les jours. Je ne la connaissais pas. Mais je pouvais prévoir chacun de ses mouvements. Pourquoi est-ce que je ressens cette pointe d’angoisse ? Je suis bête. Mais comment puis-je être triste pour quelqu’un je ne connais pas ? « Est-ce que le fait de ne lui avoir jamais adressé la parole t’interdit de ressentir de la tristesse pour elle ? » me demanda une voix dans ma tête. Oui ! Bien sûr… Ce n’était pas de la tristesse d’abord ! C’était de la pitié ! Et pourtant je ne la verrais plus jamais… plus jamais traverser cette route dans le brouillard… comme d’habitude.
Le journaliste me suit du regard encore un instant. Il m’observe comme une bête. Il s’arrête encore une fois de prendre des photos, adresse deux mots au policier à côté de lui. Celui-ci se retourne et me regarde. Sourit. Mais cette dame est morte…et je m’en fou. Et eux aussi. Et ce n’est pas normal. Tous les jours c’est la même chose.
La journée se passe. Comme d’habitude. A six heures je sors de l’usine. Aujourd’hui jour comme les autres : smog et brouillard. Je rentre ma tête dans mon manteau pour éviter que le vent ne brûle plus mes joues. Je salut les deux autres femmes aux machines et je pars en pestant contre le froid. Pour ne pas faire attention au triste paysage, je baisse la tête et pense à ce que je ferais ce soir. Je ferais la même chose que d’habitude.
Les rires me sortent de ma longue litanie. Je tourne la tête à droite, à gauche, à la recherche de leur source. Une bande de gosses, la morve au nez, me passe entre les jambes. Des illegs. Les jeans déchirés, le T-shirt sale et boueux, certes. Mais ils rigolent. Les cheveux sales, les mains crasseuses. Certes. Mais ils sourissent. Je regarde à droite. L’agent est toujours là.
Apparaît dans mon champ de vision la vieille femme. Comme tous les jours. Comme d’habitude. La veille femme habillée en bleu clair. Comme tous les jours. Comme d’habitude.
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MessageSujet: Re: a la vie, a la mort   a la vie, a la mort Icon_minitimeJeu 22 Mai - 8:12

Tiens, écoute cette chanson de Supertramp, c'est exactement dans le ton (d'ailleurs je me suis demandé en lisant le premier paragraphe si tu ne l'avais pas adapté...)
http://www.deezer.com/track/83863

Tu le verras, elle est intitulée "From Now On". Les paroles traduites sont là : http://musique.ados.fr/Supertramp/From-Now-On-t5920.html. Je n'ai pas trouvé les trad sur la Coccinelle mais rien de compliqué dans les tournures, ça devrait passer tout seul lol

> C'est... déroutant. Et je te confirme que le présent du verbe sourire à la 3ème personne du pluriel - masculin c'est "ils sourient". Ne me remercie pas ^^
> Bien joué Wen. Idée excellente, effet trouvé, je suis tombé dans le panneau. geek
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Wensaïlie
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MessageSujet: Re: a la vie, a la mort   a la vie, a la mort Icon_minitimeJeu 22 Mai - 8:33

merci pour le verbe sourire....

merci pour les compliements

merci pour la chanson (je ne l'avais pas écoutée)
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MessageSujet: Re: a la vie, a la mort   a la vie, a la mort Icon_minitime

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