Une nuit sombre

Une immense église. Son architecture surplombe les habitations de la ville. Les vitraux colorés ne laisse entrer que la lumière de la lune : il fait nuit. A l'intérieur, ses voutes se brisent au plafond. L'imposante nef centrale habillée de volutes et de piliers conduit à l'autel dont l'orgue ne résonne plus. Dans ce vide magistral et sinistre, une silhouette : quelqu'un se recueille devant la croix dorée, seule parmi les gargouilles qui lui sourient de manière espiègle.
Le personnage sombre se relève, il est habillé d'une cape noire qui cache son visage. Ses pas résonnent contre les dalles froides alors qu'il s'approche de la croix. Il s'agenouille, fait un bref signe et, à nouveau debout, fixe les arcs de la nef.

Derrière les grandes colonades qui sépare la nef centrale des contre allées, plongés dans la pénombre de la nuit, une autre silhouette, aussi discrète qu'un courrant d'air semble attendre la première. elle est encapuchonnée, nochalemment appuyée contre une des magistrales colonnes de pierres, et calme. Malgré tout une tension était palpable dans le fond de l'air.

La silhouette se retourna et posa son regard vers la rosace qui marquait l'entrée de l'édifice. Silencieuse, elle fit un pas en avant, puis un autre ; ses talons résonnaient sur l'escalier. Elle marqua un temps d'arrêt et tourna cette fois ci ses yeux vers les colonnades qui cerclaient la nef. Ses yeux transpercèrent l'ombre : elle avait senti une présence furtive. Et, dans la sombre clarté qui régnait sur ce lieu saint apparut une lumière rouge, mais discrète... Le personnage transperçait d'un oeil vif l'allée parallèle.

- Vous avez finit de vous recueillir mon seigneur, nous pouvons partir? demande l'autre personne, en sortant un peu de l'ombre. La voix est dure, légèrement anxieuse.
La lumière de la Lune qui filtre à travers la rosace éclaire sa cape vert foncée aux reflets moirés. Le personnage paraît fin et élancé. Une épée attachée à sa ceinture sort de sa cape.

Le personnage étouffa un rire puis avança vers la porte.
- Oui... J'ai fini, nous pouvons partir. Répondit silencieusement la silhouette sombre, puis se dirigea vers l'entrée sans mot dire.

Drapée de son grand manteau blanc, Elliévène se demandait qui étaient ces Êtres. En effet, elle découvrait ce monde pour la première fois. Perchée dans un arbre aux feuilles immenses, elle attendit patiemment la suite des évènements...

L'autre s'arrêta soudainement et attrapa la manche de la personne qu'elle escortait pour qu'elle s'arrête.
- Attendez... je perçois une présence étrange, murmura mon personnage.
les sens en alerts, il se mit à regarder à droite à gauche, à la recherche de cette étrange présence.

Un doux sourire apparait sur le visage pâle d'Elliévenne.

L'homme encapuchonné franchit le portail, et, à moitié à l'extérieur tourna la tête à gauche, puis à droite. Et à nouveau son oeil s'illumina, sondant les profondeurs sombres de la nuit avec précision et éclairant parfois un chat ou un quelconque oiseau courant dans les rues désertées. L'intensité de la luminosité augmenta ; le personnage semblait prendre du plaisir à ce petite jeu... Quoiqu'il n'eût en aucun cas la crainte d'être épié, cela lui importait peu, personne n'osait l'attaquer et à peine lui adresser la parole.

Elliévenne regardait l'homme avec attention, essayant de détailler ces traits. Il avait l'air d'être sur de lui. C'était bien. Elle sauta gracieusement à bas de l'arbre. Son ample robe lumineuse ondula autour de son corps avant de se poser. Elle sourit aux hommes encapuchonnés.

Elle ignorait pourquoi mais elle se sentait sereine.

Tout en restant à l'endroit où elle avait atterri, l'inconnue adressa la parole aux deux hommes. Sa voix n'était pas forte mais semblait emplir tout le lieu, portée par les caresses du vent ...

-Bonjour.

Une suspension dans le temps, puis ...

-Où sommes-nous ?

L'homme se figea, semblant être une statue, face à la question de la jeune femme ; puis un rire léger et ironique éclaira son visage.

- Tu ne sais pas où tu es... Déclara-t'-il d'un ton négligeant, et d'une voix qui se faisait exprès d'être rauque et sombre ; mais, jeune fille, nous sommes à Constantine, capitale du Seigneur...

Il regarda distraitement les étoiles qui les surplombait d'un air supérieur et murmura d'une voix jeune :

- Comment ne pas voir cela...

La jeune femme parut triste. Elle soupira :

-Je crois que j'ai encore beaucoup à apprendre.

Puis, elle se retourna sans entrain, comme pour partir. Mais elle posa alors une question inattendue :

-Aimez-vous les étoiles ?

Elliévenne le laissa dans ses pensées quelques instants. Puis, elle reprit la parole :

-Je viens d'arriver ici.

Elle soupira.

-Je ne voudrais pas vous déranger mais si vous avez 5 minutes ... Pourriez-vous me parler de ce pays ?

L'autre personnage (HJ personne n'a dit que c'était un homme) commençait à s'agaçer du jeu de son maître et piaffa d'impatience. Par prudence, même si l'autre ne semblait pas sur ses gardes, il posa la main sur la garde de son épée. Il ne pouvait qu'attendre - c'était toujours ce qu'il faisait.

Elliévenne sentit l'impatience & la méfiance du second personnage. Elle fit alors une révérence et s'engouffra dans l'ombre. Elle n'aimait pas déranger.

La jeune femme sourit devant la curiosité à peine contenue dans le regard de son interlocuteur. Elle s'enfonça dans l'ombre de la forêt, laissant les deux hommes seuls.

(Où est passée Elliévenne ? Et bien "dans les profondeurs d'une forêt...")