Poèmes

La vie

La vie est une rivière
Eclaboussée de lumière
Y vivent d’innombrables poissons
Qui s’entretuent au fil des saisons,
Tous, jusqu'à ce qu’il n’en reste que deux ;
Les plus grands, les plus majestueux
Un poisson noir, un poisson blanc
Qui font une ronde
Dans le courant.



Le serment du poète

Les poètes sont les gardiens de l’imagination
Ils en ont fait leur patrie, leur refuge, leur Nation
Et ils ont fait le serment, irrévocablement,
De la protéger contre les invasions
D’injustices et de préjugés,
De méchanceté, d’esprits fermés.
Et les poètes se défendront,
Un mot en tant qu’épée,
Un autre comme bouclier
Et ils défendront l’imagination
Car si elle meurt ils mourront.



Jalousie

Jalousie, sentiment pourri
Pire que la rancœur,
Elle ronge les cœurs,
Les noircit les détruit
C’est l’ennemi de l’amour
Dans leur lutte de toujours
Elle corrompt les pensées
Qui pourraient l’arrêter
Elle n’a d’autre remède
Que les courts intermèdes
Qu’offre la poésie.
C’est la pire des maladies,
Et la plus répandue.
Elle ne mérite pas de vivre,
Et pourtant elle tue.

Elle tue l’amitié, et la générosité
Elle peut attaquer avec une telle force, une telle intensité
Qu’après sa morsure, son insoutenable brûlure,
On n’est plus qu’une sombre plaine,
Un noir déchet de haine.



Phrases :

Quand tout est noir autour de nous, mieux vaux fermer les yeux car, au moins, on y voit clair en soi.

Pour un poète, la pire punition, c’est de se voir fermer l’imagination.

La mort est une overdose de poésie.

La poésie est dans chaque parcelle du poète, elle est lui, ilest elle. Et quand la poésie prend le dessus, le poète n’est plus,il s’envole en un courant d’air souffler sur le monde son vent de poésie.

La peinture, c’est de la poésie en image.
La musique, c’est de la poésie en son.
L’écriture, c’est de la poésie en mot.
Le poète, c’est de la poésie en chair.

Si l’on séparait la poésie d’un poète, le poète mourrait, mais la poésie resterait, et retournerait au ciel.


Si…

Et si les hommes arrêtaient tout.
S’ils arrêtaient les guerres, les injustices et les coups.
S’ils prenaient une plume
Pour arracher l’enclume
Qui les cloue à la Terre.
S’ils se servaient des mots
Pour guérir et pour rire,
S’ils ne savaient trahir.
S’ils partaient au-delà des mers,
Et au-delà des monts,
S’ils trouvaient le chemin de l’imagination.
S’ils retrouvaient le goût
De l’amour, de la paix,
Le plaisir d’être aimé.
Si leurs rêves étaient mêmes
Et leurs songes paisibles.
S’ils tombaient à genoux
Devant l’amitié, la solidarité,
S’ils vivaient en paix,
S’ils pouvaient s’entraider…
Et si un jour les si
Cessaient de n’être que des si.


Larmes

Les larmes, les pleurs,
Sont l’arme des cœurs
Pour expier leurs pêchés
Ou faire sortir la joie
De trop matérielles parois.
Ces gouttes d’eau salées,
Ces diamants d’émotion cristallisée
Sont la matérialisation de l’abstrait,
Une passerelle entre rêve et réalité.
Certaines fois bénéfiques
Sont les larmes magnifiques,
Mais aussi nostalgies, tristesse ou même hontes
Se déversent dans le fleuve
Où nôtre âme s’abreuve,
Où le courant est trop fort,
Trop fort pour notre corps.


Etre poète

La poésie, c’est une vision du paradis.
La maîtriser, c’est de la pure heureuseté
Car seule la poésie
Nous envoie si loin
Dans les méandres du monde.
La poésie d’un poète
Est avant tout dans ses pensées,
La plume est un outil,
Chaque poème est un envol,
L’écrire sert à s’enoler par le même chemin
Mille fois, cent fois, à l’infini
En retrouvant sur son parchemin
Le doux extase de la poésie.
Sans poésie, le poète est nu.
Sans poésie, le poète n’est plus,
Car il n’est plus poète.


Sourire

Un sourire,
Un silence,
Une offrande.

Qui fait rire,
Qui récompense,
Que tous les cœurs entendent.

Un sourire,
Une joie,
Un présent.

Et souffrir,
Rien que pour toi,
Pour voir tes yeux brillants.

Un sourire,
Une fleur,
Un enchantement.

Fait mourir
De bonheur
S’il est fait sincèrement.

Et souris,
Souris moi je t’en prie.

Souris pour apaiser mon âme,
Pour me faire croire, un instant,
Que tout est fini,
Que plus rien ne se trame.
Quand on donne un sourire, on ne peut le reprendre,
Moi j’ai besoin du tien pour faire de mes tourments des cendres.

Par pitié, souris ;
Offre moi un voyage au paradis.


Le visage du monde

Les mers sont ses yeux,
Les forêts ses cheveux.
Sa bouche l’Antarctique,
Son nez chaîne de montagne.
Et quand à ses oreilles,
La lune et le soleil.

Mais aujourd’hui le monde a l’air bien morose,
Il est gris à la place d’être rose,
Il est maintenant presque chauve,
Il y voit de moins en moins
Bientôt il sera muet :
Sa bouche fond comme un sorbet,
Son nez autrefois blanc
Est vert maintenant.
Une oreille lui gratte :
On a marché dessus,
L’autre oreille est intacte,
Mais peut-être aurait-t-il mieux valu
Qu’il n’entende pas ce qu’il a entendu :

Il entend la pollution
Et la déforestation,
Il entend la destruction
Et la colonisation,
Il entend la fonte des glaces ;
Il entend sa mort qui vient.

L’ennui

L’ennui me ronge
Je m’en imbibe, comme une éponge.
Il me dévore
De l’intérieur
Et il me mord,
Mais je ne pleure.
Pourquoi je me battrais ?
Il m’ôte tout intérêt !
Avec lui plus de bonheur,
Plus d’envie ni de ferveur,
Sauf l’envie d’en sortir,
Et avec lui d’en finir.
ô pitié sortez-moi
De l’ennui où je me noie.


Accident

Dans ma tête, ça bouchonne
Là dedans, ça klaxonne.
Ces véhicules
Qui se bousculent
Je ne peux le supporter
Ou je vais exploser.
Dans ma tête, ça résonne,
Là dedans, ça klaxonne.
Il se met à pleuvoir,
La route devient glissante
On ne peut plus rien voir
Sous cette pluie battante.
Un virage.
Quel dommage.
Le véhicule immatriculé REVE
Percute de plein fouet
La dure réalité.
Il continue à pleuvoir,
Mais ce sont des gouttes salées.