Funambule

Funambule dansant sur l'espace menu
D'un cheveu fin et beaucoup trop tendu
Qui craquera sous le poid du temps
Pour éclater dans une mare de sang

Il cherchera sur la terre entière
Une âme soeur dans un corps de pierre
Trop fragile pour suivre le courant
Nature de femme et un coeur d'enfant

Vite, trop vite, passent les secondes
Doux pétales fleurissant le monde
Flocons subtils apaisant la grève
Des mains hostiles des tisseurs de rêves

Bouge-toi bruyant avenir
Sonne le glas du meurtre de Zéphyr
Plat le vent, douceur oubliée
Trompant lâchement le croissant fâné

C. Pirnay.

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Bon, ce n'est qu'une ébauche, je ne l'ai pas encore retravaillé et vous l'aurez deviné, le titre est provisoire...

Je n'avais juste pas de papier sous la main pour l'écrire... Je le modifierai quand j'aurai le temps de bosser dessus (à mort les études T.T) et je vous préviendrai quand il sera tout à fait fini...!

les yeux pleins d'étoiles:
ouha!!! un nouveau poème d'Adra. Tu n'en pond pas souvent mais qu'en tu en fait un il vaut le détour ^^.

Je trouve ce poème beaucoup plus .... (viens de perdre le mot) suggestif que les autres (mais pas moins bien ^^)

Suggestif? En quoi?

C'est pas vraiment un poème, mais plutôt (encore, oui XD) une chanson... J'ai cet air qui me trotte dans la tête, c'est vraiment troublant...

Prochaine étape, mettre ça en musique... Sinon, je ne garantis plus l'état de ma santé mentale...

Mais c'est gentil ^^

oah ! vraiment beau. Etrange, aussi. J'aime bien.

suggestif n'est en faite pas le mot que je voulais utilisé, mais c'était celui qui exprimait ma pensée au plus proche, je trouve que les phrases de cette chanson vont bien ensemble, mais finalement le lien est dur a voir... et voila je n'arrive pas expliquer.

Le problème, c'est que je ne vois pas trop le lien non plus...

En fait, comme je l'ai dit, c'est sorti tout seul. Tel que je l'ai écrit, c'est du brut... Faudrait que je le retravaille un peu...

Pour une chanson, je la trouve trop courte, déjà... Et je n'ai même pas vérifié les pieds ni rien... ^^"

Eraneon a écrit:

Je confirme, les pieds ne vont pas a certains endroits...

Adralya a écrit:

Moi qui attendait avec impatience le commentaire d'Era, me voilà servie... XD

J'avoue que c'est un peu abrupte, j'étais sur mon iPod et maintenant que je suis de nouveau sur mon bureau, je livre mon analyse linéaire technique en étudiant de Lettres Modernes qui se respecte.

Première strophe, le premier alexandrin fonctionne parfaitement en structure parallèle 4-2/4-2, ça chante. Le second vers est plus gênant à la lecture, même si un rythme 4-6 du décasyllabe peut être respecté : c'est le mot "fin" qui pose problème dans la sonorité du vers. Le troisième vers est le premier ennéasyllabe un peu bizarre du poème (ou de la chanson). Le quatrième vers est un hendécasyllabe qui sonne mal aussi, si bien qu'à la lecture, à voix haute, il est particulièrement difficile d'enchaîner les 3e et 4e vers.

Seconde strophe : un autre ennéasyllabe en 5e vers. Le vers 6 n'est un décasyllabe que si on effectue la diérèse sur "pierre", ce qui met le mot automatiquement en valeur. A toi de voir. Le vers 7 en décasyllabe fonctionne avec un rythme 4/6. Le vers 8 est le premier décasyllabe à ne pas pouvoir respecter un des deux schémas (4-6/6-4), à moins que tu places l'accent tonique sur "et", qui à ce moment-là amplifierait l'idée d'association.

Troisième strophe : Le vers 9 est un décasyllabe qui ne respecte pas les schémas, mais qui fonctionne en plaçant les accents toniques avant les deux virgules. Les vers 10, 11 et 12 sont des ennéasyllabes qui sonnent mal.

Quatrième strophe : les vers 13 et 14 sont les deux plus jolis de toute l'oeuvre à mon idée. Le premier est un octosyllabe qui sonne magnifiquement avec l'accent tonique sur "toi", pour renforcer l'ordre, et le deuxième est un décasyllabe en 4-6 qui est absolument superbe. Le vers 15, avec l'accent tonique sur "vent", fonctionne, et le décasyllabe du vers 16 ne fonctionne que si tu mets l'accent tonique sur "le", et ce n'est pas joli du tout.

C'est l'analyse linéaire brute et uniquement technique, ma pauvre Adra (je viens quand même de te décortiquer ton inspiration soudaine ). Et ce n'est que l'analyse linéaire d'un poème : la mise en chanson, avec les coupures instrumentales, pourraient sans doute (je n'y connais rien en mise en musique) compenser notamment les faiblesses des deux décasyllabes 8 et 16, la présence des ennéasyllabes 3, 5, 10, 11 et 12, et de l'hendécasyllabe 4.

Est-ce que c'est ça que tu voulais que je fasse, ma ptite Adra ?

explique moi en quoi les vers 10, 11 et douze sonnent mal

Question de métrique, Nani... a la lecture les neuf syllabes, en tout cas pour moi, sonnent bizarrement. Tu sais, ça va faire deux ans que j'apprends a analyser les octo, decasyllabes et alexandrins, je les reconnais en les lisant... sans doute le manque d'habitude fait-il que je bloque dessus... et je m'avoue incompetent pour analyser l'enneasyllabe...

Kami-sama!

Era, mon cher, tu as réussi à me faire tourner la tête!

Je ne t'en demandais pas tant! XD

Juste un truc du genre: c'est moche ou c'est pas mal, c'était déjà bien! XD

Ne t'inquiète pas, comme je l'ai déjà dit, c'est un texte brut à retravailler... J'espère qu'il passera mieux sous ton regard perçant et ton analyse brillante après ça... T.T

En tout cas, merci du commentaire!

Il paraît que la culture c'est comme la confiture: moins on en a plus on l'étale....


mise a part ça j'aime beaucoup ton analyse Era, qui peut se révéler très utile et qui contrairement au commentaire de texte complet cherche a disséquer chaque mot un par un pour trouver un sens caché potentiellement inexistant et inconnue de l'auteur la plus part du temps.

tu dis (era) qu'il est trés difficile d'enchaîner les vers 3 et 4 à l'oral. Pour moi, cela crée une pause qui n'est pas malvenue.
La notion de "sonner mal" est donc purement subjective ? (c'est que je me demandais si il existait un critère officiel)
Je trouve ce genre d'analyse trés utile, vraiment, mais est-ce que cela ne te gêne pas quand tu écris des poèmes de te dire en même temps que tel vers est un décasyllabe selon un schéma 4/6, que tel vers est un énéasyllabe avec l'accent tonique à tel endroit, cela n'enlève t'il pas un peu de la magie de l'écriture ?

Je n'écris que très, très peu de poèmes, Nani, je me contente juste de "disséquer" les textes comme tu dis. C'est la première fois que je le fais sur un texte original ; à la fac c'est uniquement sur des oeuvres dites "majeures" (en l'occurence les Fables de la Fontaine et le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire) que l'on effectue des analyses linéaires, qui doivent se composer, et c'est là que je nuance Wen dans ce qu'elle dit, d'une analyse linéaire brute comme je l'ai faite là, et de toute une partie d'interprétation, que j'ai préféré ne pas faire sur un texte présenté comme "à travailler".

Forcément, quand tu feras ça, ce que je te souhaite parce que ça a le mérite de montrer cette maîtrise des "grands poètes" alors qu'auparavant on se contentait de te demander de l'intégrer sans poser de questions, tu auras l'impression de tuer l'oeuvre, de l'autopsier et de lui enlever cette part de mystique qu'elle garde à sa seule lecture. Tu te rendras compte aussi que les oeuvres poétiques sont en général disséquées, décomposées, désintégrées depuis suffisamment longtemps pour que tu puisses le faire toi même à ta modeste échelle : pendant que tu sortiras 8 pages sur une fable de la Fontaine, d'autres auront écrit des livres entiers de parfois plusieurs centaines de pages, alors dis-toi que tu as de la marge, et tu conserveras ton plaisir de lecture.

Ca devient un réflexe : à la lecture, j'arrive à détecter sans trop me tromper le nombre de syllabes, et en faisant juste un peu plus attention le rythme, puis les accents toniques et, toujours à la fin, les rimes (qui peuvent être plates, embrassées, croisées, masculines, féminines, riches, pauvres, là, je ne t'apprends rien je pense). C'est une habitude, que je n'aurais plus parce que je suis plus attaché au genre romanesque qu'au genre poétique.
Mais en considérant un étudiant comme moi qui adore la poésie et en écrit lui-même : les habitudes d'analyse qu'il prendra vont s'intégrer dans son écriture sans qu'il s'en rende vraiment compte, et c'est là justement que la composition poétique va prendre sa part de "mystique" : plus vraiment de "travail" poétique, les oeuvres gardent leur âme du point de vue de son auteur. Les critiques se chargeront de décortiquer, derrière leur bureau, et décrèteront si l'oeuvre est belle ou pas. C'est le travail ingrat de ces gens-là.